En cas de blessure, de la chaleur ou du froid ?

Les blessures sur le terrain de sport sont légion. Que vous décidiez de rester sédentaire, ou que vous décidiez d’entreprendre une carrière sportive, vous serez confronté à ces situations où votre corps va vous dire STOP !

Il est particulièrement délicat d’être exhaustif dans le domaine des blessures sportives. Elles sont si nombreuses et variées qu’envisager la totalité des causes de douleur ferait l’objet d’un cours à part entière. Néanmoins, il est envisageable de dégager quelques lignes de conduite applicables à la grande majorité des blessures.

Si vous êtes un fidèle de med-sport (c’est génial !!), vous vous souviendrez probablement de cet article traitant des douleurs aigues.

C’est une question qui revient régulièrement dans le cadre de mes consultations : j’ai mal ici ou là, qu’est ce que je peux faire ? Mettre du chaud ou du froid ??

Afin de répondre à cette question, nous allons diviser les pathologies en 2 grandes catégories : les douleurs aigües et les douleurs chroniques.

Notez que nous n’envisageons ici que la situation de patients qui souhaitent traiter des douleurs en rapport avec l’appareil locomoteur. Les dimensions aigües/chroniques rencontrées dans des situations pathologiques non directement liées à l’appareil locomoteur (cancer, algodystrophie) présentent bien plus de dimensions.

Les douleurs aiguës.

C’est ce type de douleur que l’on retrouvera le plus fréquemment sur les terrains de sport. Elles sont d’intensité moyenne à élevée, et peuvent être invalidantes à des degrés divers. Leur durée de vie est limitée dans la durée, allant de quelques minutes à quelques semaines.  La plupart du temps,  les douleurs aigües sont dûes à la lésion d’une structure (muscle -> courbature/déchirure , os -> fracture, ligament -> entorse).

Ces blessures peuvent se manifester à un moment précis de l’activité comme lors d’un contact avec un adversaire ou lorsqu’une articulation cède sous le poids et l’effort du sportif par exemple. Mais elles peuvent également se manifester plus tardivement sans avoir provoqué l’arrêt de l’activité. Ce sera particulièrement le cas pour certaines lésions musculaires.

Ce que je dois faire :

  • Se mettre au repos sportif et s’assurer qu’il n’y a pas de risque d’aggraver la situation par un comportement inadapté (comme la poursuite de l’activité sportive ou professionnelle). Le médecin est l’homme à consulter, ayez recours à un examen d’imagerie si nécessaire.
  • Mettre de la glace pour apaiser la douleur et limiter l’oedème ou éventuellement un bain froid s’il n’y a pas de plaie. C’est depuis longtemps une habitude chez les rugbymen et les pratiquant de sport de combat, habitués des lésions de contact.
  • Surélever le membre en lésion.
  • Placer un pansement compressif sur la zone lésée. Cela permettra de limiter l’expansion de l’oedème ainsi que de l’hématome. S’il s’agit d’une douleur articulaire, cela soutiendra l’articulation blessée.

Ce que je ne dois pas faire :

  • Prendre un médicament anti-inflammatoire. Pas avant le 3eme jour. D’ici là, vous aurez eu le temps de consulter votre médecin.
  • Mettre de la chaleur, qui risque de favoriser l’écoulement sanguin et donc le développement de l’hématome.
  • Masser la zone autour de la blessure, pour la même raison que la précédente, masser amène le sang sur le site en lésion et aggrave l’hématome.

Les douleurs chroniques.

Elles présentent des caractéristiques différentes des douleurs aigües. Sa principale caractéristique est la durée qui peut se prolonger au delà de plusieurs mois. La douleur chronique peut être causée par de nombreux facteurs. Les troubles associés au vieillissement normal touchent souvent les os ainsi que les articulations provoquant une douleur chronique, comme l’arthrose par exemple.

Mais certains types de douleur chronique peuvent être dus à des causes multiples. La lombalgie (douleur au bas du dos), par exemple, trouve généralement son origine parmis plusieurs facteurs : blessure, posture inadaptée, geste sportif incorrect.

Ce que je dois faire :

  • En premier lieu, bien évidement, s’il s’agit d’une lombalgie, je télécharge l’ebook gratuit sur med-sport.be. Je met directement en place mon planning d’entrainement 😉
  • Collaborer avec mon médecin pour déterminer l’origine du problème qui est bien souvent plus subtile que lors d’une douleur aigue.
  • Appliquer de la chaleur ou éventuellement réaliser un bain écossais.

Le bain écossais est un bain en alternance dans de l’eau froide (16°C), puis de l’eau chaude (40°C). Au niveau matériel, 2 bassines d’eau seront parfaites ! Voici un exemple de protocole :

1 minute dans l’eau froide puis
4 minutes dans l’eau chaude puis
1 minute dans l’eau froide puis
4 minutes dans l’eau chaude puis
1 minute dans l’eau froide puis
4 minutes dans l’eau chaude puis
3 minutes dans l’eau froide pour terminer. (Toujours finir par l’eau froide !!!)

Ce que je dois éviter : 

  • Etre complètement au repos ou complètement immobile. En cas de douleur chronique, essayer de maintenir un minimum de mouvement, de façon raisonnable. Cela vous permettra d’entretenir la souplesse de l’articulation et de conserver votre capital musculaire. Par contre, si vous avez l’habitude de marcher 20 km, ne pensez pas qu’en cas de douleur chronique, cette attitude est toujours raisonnable ! Soyez à l’écoute de votre corps !

En résumé (avec un dernier conseil).

Pour retenir aisément la procédure, je vous propose ce moyen mnémotechnique : RICE

  • R : rest = repos
  • I : ice (ice baby) = glace
  • C : compression
  • E : elevation (surélever la jambe)

Et n’oubliez pas qu’en cas de doute, il est impératif de consulter un professionnel de la santé avant toute prise de décision. Si le diagnostique est mal établi, le traitement ne peut pas être adéquat 😉

Allez hop, à l’entrainement 😉

category:

Traitement

Tags:

Comments are closed