Les lésions du footballeur : Osgood-Schlatter

 

Bien connue dans le milieu du football, la maladie d’Osgood-Schlatter fait particulièrement parler d’elle au sein des équipes de jeunes. Régulièrement considérée comme une fatalité, cette douleur à la face antérieure du genou atteint également les jeunes athlètes pratiquant des sports d’impulsion comme le basket, le volley ou le saut en longueur.

 

C’est quoi « Osgood-Schlatter » ?

C’est une souffrance de l’insertion basse du tendon rotulien qui survient chez le jeune sportif en période de croissance. Cette pathologie, le plus souvent bénigne, atteint plus fréquemment les garçons. La douleur est située au niveau de l’insertion du tendon rotulien, à la partie supérieure du tibia. Parfois, elle peut irradier vers la rotule ou le tibia. La palpation douloureuse précise de cette zone permet de poser le diagnostic.

En plus de la douleur, dans certains stades avancés, on observe une déformation importante de l’articulation.

 

Anatomiquement, on observe à la radiographie un décollement d’une partie de l’os nommée « tubérosité tibiale antérieure », il s’agit en fait de l’attache du tendon rotulien sur l’os.

L’enfant atteint de cette pathologie est gêné non seulement dans sa pratique sportive, mais il peut aussi l’être dans la vie de tous les jours, lors de la réalisation de mouvements anodins comme monter les escaliers ou s’accroupir ou encore en se mettant à genou.

 

En quoi consiste le traitement ?

Le traitement est déterminé en fonction de la gravité des signes cliniques, mais en général, le repos sportif est de rigueur. (1, 2). Mais attention, on rencontre encore bien trop souvent des enfant souffrant de la maladie d’Osgood-Schletter dont le repos sportif est la seule indication thérapeutique. Afin d’aboutir à une guérison rapide, plusieurs moyens doivent être mis en oeuvre.

Les infiltrations sont inefficaces à ce niveau, de même que les anti-inflammatoires ne sont pas recommandés !

Alors, que peut-on envisager ? Il y a plusieurs cas de figure et chaque cas sera discuté avec le thérapeute adéquat :

  • En cas de trouble statique, il est intéressant réaliser la correction via le port de semelles. Il n’est pas rare de retrouver un genou varus ou valgus (déviant vers l’extérieur ou l’intérieur), ou encore une hyperpronation du médio-pied ou de l’arrière pied. Ces aspects seront aisément contrôlé par le médecin qui, si nécessaire vous orientera vers un podologue.
  • Un traitement kinésithérapeutique adapté trouve tout à fait sa place et permet non seulement de diminuer les douleurs mais aussi d’éviter les récidives. Une des caractéristiques fréquente chez ce type de patient est de retrouver un quadriceps rétracté exerçant une tension constante sur la tubérosité tibiale. Dans ce cas, le kinésithérapeute devra utiliser des techniques de relâchement musculaire et d’assouplissement de ce muscle. Il devra également réaliser un travail postural complet de sorte que l’équilibre des différentes chaines musculaires soit rétabli.

 

Et la prévention ?

Comme c’est régulièrement le cas, un travail préventif permet d’éviter la survenue de ce type de problème (3). A mon sens, ce travail préventif doit faire partie intégrante des programmes d’initiation à la préparation physique développé dans les équipes de jeunes. Que va-t-on retrouver dans ce programme préventif :

  • un renforcement musculaire des muscles dorsaux (en extension)
  • un renforcement de la musculature fessière
  • un travail actif de gainage
  • un travail postural global
  • un assouplissement du quadriceps et des ischions-jambiers

Les différentes façons de réaliser ce travail préventif ne doivent pas être standardisées. Elles doivent être aussi variées que possible, les modalités seront régulièrement adaptée tant au niveau du type d’exercice, que de l’intensité et de la durée de travail.

 

En Conclusion

La pathologie d’Osgood-Schlatter est une pathologie bénigne, propre à l’enfant en croissance. Bien qu’elle trouve une solution spontanée la plupart du temps, il est possible de favoriser la guérison par divers moyen. Le processus de guérison est généralement assez long et est compris entre 6 mois et 1 an.

Le facteur incontournable est une diminution des activités physiques et sportives. C’est généralement le facteur dérangeant, en particulier si l’enfant est compétiteur. Mais c’est le seul moyen d’éviter le passage à la douleur chronique et aux problèmes à long terme. C’est un aspect que les enfants (et les parents !!) doivent comprendre et accepter. Le non respect de cette période de repos risque d’amener une aggravation des symptômes ainsi que conséquences négatives à plus long terme.

 

Références :

  1. Briand C, Quesnot A. Rééducation de la maladie d’Osgood-Schlatter (1ère partie). Kinésith Scient 2001;414:59-60
  2. Vargas B, Lutz N, Dutoit M, Zambelli PY. Maladie d’Osgood-Schlatter. Revue Médicale Suisse. revue.medhyg.ch /article.php3 ?sid=33410. n°3172 (26/02/2011)
  3. Maffulli N, Longo UG, Spiezia F, Denaro V. Sports injuries in young athletes: long-term outcome and prevention strategies. Phys Sportsmed. 2010 Jun;38(2):29-34.

category:

Divers,Pathologie - Traumatologie,Sport

Tags:

No responses yet

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *