Lombalgie, sciatalgie… on fait le point !

 

 

De nos jours, on estime que 60 à 80% des gens vont souffrir du dos à un moment de leur vie. Lorsque la douleur est localisée dans le bas du dos, on appelle ça une lombalgie. A ce terme de lombalgie, on associe souvent la sciatalgie, qui est une inflammation du nerf sciatique. Bien que fréquemment associées, il s’agit là de 2 pathologies différentes.

Un fort pourcentage de la population présentera un jour soit un mal de dos soit une sciatique. Il s’agit donc d’un véritable problème de société. Les troubles ressentis vont de la gêne modérée à l’impossibilité totale de se déplacer. Imaginez l’énorme impact sur la qualité de vie, sans parler de la frustration qui va découler du fait de ne plus pouvoir participer à vos activités, vos loisirs ou de ne plus pouvoir remplir vos obligations.

 

La sciatalgie, de quoi s’agit-il ?

La sciatalgie appelée parfois aussi sciatique correspond à une douleur qui naît dans la fesse et peut irradier vers la cuisse, la jambe et parfois même jusqu’au pied. Elle est souvent associée à une douleur dans le bas du dos mais ce n’est pas systématique. L’ensemble de ces zones peuvent être douloureuse simultanément, mais la douleur peut également atteindre uniquement les régions plus éloignées comme le pied par exemple. On parle alors de sciatalgie tronquée.

 

D’ou provient cette douleur ?

Pour répondre à cette question, il faut d’abord faire un (tout petit) peu d’anatomie. Le nerf sciatique est un nerf volumineux qui sort de la colonne vertébrale dans sa région basse. Il va surgir du bassin au niveau de la région moyenne de la fesse et courir le long de la cuisse dans sa partie postérieure. Plus loin il va se diviser et former plusieurs rameaux.

Son rôle est de véhiculer les messages de sensibilité et de motricité de l’ensemble des membres inférieurs.

Le voici en situation anatomique :

 

 

 

Lorsqu’il y a une compression du nerf, cela peut créer une inflammation qui va induire des douleurs allant de faibles à très (très très) fortes. Si ce nerf est très sévèrement comprimé, une perte de force dans les jambes est possible.

 

Donc si j’ai mal au dos, je risque une sciatique ?

Non, pas forcément ! Une douleur lombaire ne provoque pas TOUJOURS une sciatalgie. Une douleur dans le bas du dos peut rester localisée mais elle peut aussi irradier vers la fesse sans pour autant qu’il s’agisse d’une sciatagie. Les causes potentielles sont nombreuses. Donc en cas de douleur lombaire, pas de panique… La pose du diagnostique se fera lors d’une consultation chez votre thérapeute (médecin/ostéopathe) qui pourra vous préciser l’origine exacte du problème.

 

Mais une sciatalgie, c’est forcément grave ?

Pas toujours ! Il y a deux grands types de sciatalgie :

  • la sciatalgie vraie. Elle est due à une lésion au niveau de la colonne, comme par exemple une hernie discale ou un tassement vertébral. La lésion va alors comprimer le nerf à sa sortie de la colonne vertébrale. Dans ce cas là, le corps médical opte d’abord généralement pour un traitement dit conservateur. L’ostéopathe et le kiné seront vos meilleurs alliés… On sait à l’heure actuelle qu’une hernie discale ou une protrusion discale (le disque sort de son emplacement normal) peut se résorber spontanément, il va donc falloir s’armer de patience. Si la situation ne s’améliore pas, le médecin pourra en plus prescrire un traitement médicamenteux ou prévoir une intervention chirurgicale s’il estime cela nécessaire.

 

hernie discale

Sur ce schéma, le disque présente une hernie (en rouge) débordant de son emplacement normal

qui vient comprimer le nerf (en jaune)

 

  • La fausse sciatalgie (ou syndrome du muscle pyramidal). Anatomiquement, à sa sortie du bassin, le nerf sciatique passe sous (ou parfois au travers d’) un muscle nommé pyramidal. Si ce muscle est contracté, il peut « étrangler » le nerf sciatique et provoquer les mêmes symptômes douloureux que dans la sciatalgie vraie. Cette situation, moins grave, présente un avantage certain : le relâchement de ce muscle va aussitôt amener la disparition des symptômes douloureux.

 

syndrome pyramidal

Ici, le nerf sciatique est comprimé par le muscle pyramidal

 

 

Comment faire la différence entre les 2 ?

Dans un premier temps, il faut déterminer si la douleur irradiante est bien une sciatalgie. Comme signalé précédemment, toute irradiation vers la fesse n’est pas une sciatalgie.

Evidement, le diagnostic doit être établi par un expert médical. La pose de diagnostic est un art à part entière qui nécessite à la fois des connaissances théoriques et de l’expérience.

Pour information, sachez toutefois qu’un test d’élévation jambe tendue (test de Lasègue) provoque une douleur irradiante localisée entre la fesse et le pied en cas de sciatalgie. Votre thérapeute est susceptible de proposer d’autres tests afin de confirmer le diagnostique.

Notez bien que les tests présentés doivent être réalisé en passif, donc avec un thérapeute qui vous manipule et qui interprète le résultat. Le patient ne fait rien et reste détendu/passif. Sur les photos, il devrait donc y avoir une seconde personne qui manipule le patient.

Test de Lasègue.

 

Le syndrome du muscle pyramidal se caractérise par une douleur à la palpation du quart supéro-externe de la fesse. La palpation douloureuse traduit une contracture du muscle pyramidal. Le test de Freiberg (rotation interne de la hanche en position d’extension) répond également de façon positive en cas de syndrome pyramidal.

 

Test de Freiberg.

 

Comment puis-je apaiser les douleurs provoquées par un syndrôme du muscle pyramidal ?

a) Les attitudes à adopter.

Le traitement est assez simple. Il faut décontracter, décongestionner le muscle afin qu’il ne comprime plus le nerf sciatique. Pour cela, on dispose de technique de massage (manuel ou à l’aide d’un foam roller) ou encore de diverses techniques d’étirement.

Massage avec un foam roller : ce rouleau de mousse semi-rigide permet de réaliser un massage du muscle pyramidal. Afin de le mettre en évidence, placez la cheville de la jambe atteinte sur le genou opposé. Déplacez vous d’avant en arrière afin de comprimer / décomprimer le muscle. au départ, ce sera douloureux… c’est normal 😉

 

 

Etirement du pyramidal : 2 positions sont envisageables :

En position couché : Partez de la même position que pour le massage à l’aide du foam roller. Saisissez le genou et amenez le en direction de la poitrine.

 

En position debout : posez le pied sur la table, venez coucher le genou sur la table de sorte que votre jambe est à l’horizontal (si vous n’y êtes pas parfaitement, ce n’est pas grave), et inclinez le tronc vers l’avant.

 

b) Les comportements à éviter.

En cas de douleurs importantes :

  • On n’applique pas de chaleur !! La chaleur risque d’aggraver l’inflammation et on ne veut pas ça !
  • On n’étire pas avec la jambe tendue. Cela met en tension le nerf sciatique qui doit plutôt être laissé au repos.
  • On ne fait pas de renforcement musculaire dans les premiers temps. On ne tonifie pas un muscle qu’on cherche à détendre.

Ces quelques méthodes de soulagement ne constituent pas un traitement à part entière du syndrome du pyramidal, cet article n’a pas pour objectif de remplacer un traitement réalisé chez un thérapeute. Il a pour objectif de rassurer le patient, de l’informer et de regrouper des indications basiques permettant de gérer / limiter la douleur et de maintenir les amplitudes de mouvement.

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Divers,Pathologie - Traumatologie,Traitement

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